«Voila un peintre que l’on imite depuis plus de quinze mille ans», écrit le poète Raja Nasrallah du travail de David Angel Ranz Guimerà, de la famille des Cabilas. Les oeuvres de Kabila sont habitées de signes mystérieux, de lettres au sens inconnu qui dessinent le langage d’une civilisation disparue ou pas encore apparue... Une écriture incompréhensible et pourtant étrangement familière souvent tracée en relief dans des tons ocres ou bruns traversés d’or. Guitariste flamenco issu d’une famille de musiciens, Kabila a commencé à peindre en autodidacte dans le bouillonnement culturel et politique des années soixante. Entre l’Andalousie et la France, il participe à des groupes artistiques qui mêlent musique et arts plastiques. Sa première exposition remonte à 1971 dans une galerie de la ville de Mojácar, prés d’Almeria à l’extrême sud de l’Espagne. Depuis cinquante années, il calligraphie les mêmes rêves sans jamais se répéter. Le style Kabila est immédiatement identifiable mais chacune de ses oeuvres est un monde à elle seule. {...} Comme l’écrit Raja Nasrallah, « son alphabet se contracte sur les notes noires du cante jondo en clamant que la musique est faite pour être vue». Christophe Cachera |